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La paix : chimère ou idéal?
Il peut sembler vraiment paradoxale et bien hors de propos de parler de la paix alors que, en tant de lieux, c'est la guerre qui prévaut et même s'étend. Ouverte et déclarée ou clandestine et souterraine, n'est-elle pas présente et menaçante? Depuis 1945, alors que tant d'êtres humains espéraient qu'on ne reverrait jamais cela, sans cesse de nouveaux conflits internationaux ou de sanglantes guerre civiles ont éclaté et ravagé des états sur ,tous les continents, provoquant partout d'innombrables morts de victimes Innocentes. La même ou des perspectives de paix semblaient un temps apparaître, le conflit a repris le dessus. En outre, 'la guerre et plus meurtrière que jamais car des moyens techniques de plus en plus puissants et destructeurs la rendent toujours plus dangereuse. De plus cela intensifie et accroît la haine, le désir de riposte, la volonté de vengeance. Aussi à vues humaines, la paix n'a-t-elle jamais paru plus lointaine, plus menacée, à la manière d'un rêve, d'une illusion, d'une chimère. Et cependant le paradoxe c'est que, en dépit de tout ce qui peut le faire n'est pas irréaliste, voire fou, le désir de paix demeure chez chacun. En quelque manière il se développe proportionnellement à l'essor de la violence et de la guerre. Plus celle-ci accable l'humanité et plus l'humanité aspire à la paix comme à Un idéal, celui de la sécurité, de la tranquillité, de la ,cordialité des relations entre les personnes. C'est-à-dire que le désir de paix n'est pas artificiel ou accessoire mais qu'il constitue une composante humaine, une aspiration fondamentale de l'homme, une exigence de la reconnaissance de chacun et de sa vocation au respect réciproque de la fraternité. Du constat de ce paradoxe, il en résulte au moins deux devoirs. Premièrement ne jamais désespérer de la paix mais la vouloir comme un objectif permanent si lointain, précaire ou menacé soit-il. Deuxièmement travailler d'ors et déjà et sans tarder à la paix autour de soi, par l'acceptation de l'autre, le refus de tout racisme, l'ouverture d'esprit à toutes les différences légitimes. Le pire ennemi de la paix, aujourd'hui, c'est d'en désespérer.
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